Le daguerréotype (image unique sur cuivre) 1839 – 1860

En bref : 
C’est une image unique (une photographie non reproductible) sur une plaque de cuivre. C’est le 1er procédé photographique à connaitre un usage commercial.
La plaque métallique est enchâssée dans un écrin ou un cadre. L’image n’est vraiment visible que sous un certain angle. Selon la façon dont on l’oriente, elle apparaît soit en négatif, soit en positif.
La définition est excellente avec une grande richesse de détails et de nuances.
Le portrait est le sujet par excellence du daguerréotype. La majorité de ces images sont monochromes mais la pratique du coloriage au pinceau est assez fréquente.

Auguste Mestral - Gustave Le Gray Portrait d'enfants 1848 Daguerréotype quart de plaque vendu chez PBA juillet 2018 3700 €
Image ci-dessus :
Cercle de Auguste Mestral et Gustave Le Gray – Portrait d’enfants de 1848 – Daguerréotype quart de plaque vendu chez Pierre Bergé et Associés adjugé en juillet 2018

Inventeur
Le daguerréotype a été mis au point en 1839 par Louis Daguerre.
Daguerre est parti des procédés expérimentés par Nicéphore Niépce. Mais les matériaux travaillés par ce premier expérimentateur n’offraient pas une sensibilité satisfaisante et la qualité des images était trop faible.
Daguerre, après avoir poursuivi des recherches de son côté, s’associe à Niépce en 1929. Ils progressent ensemble mais c’est en 1939, 6 ans après la mort de Niépce, que Daguerre obtient et fixe une image sur une plaque métallique, le daguerréotype est né.
L’Etat français achète l’invention et l’offre au reste du monde sauf à l’Angleterre où un brevet est déposé. La même année, ce procédé est dévoilé à l’Académie des sciences par Arago.

Date d’utilisation
1839 à 1860 avec une période de forte utilisation entre 1850 et 1860, surtout aux USA.

Qu’est-ce que c’est ?
Le daguerréotype est une photographie sur métal. C’est une image unique, non reproductible.

Apport ou qualité
Le daguerréotype est le 1er procédé photographique à connaitre un succès commercial. Il va se répandre en Europe et aux USA.
L’image est très bien définie avec une grande richesse de détails et de nuances.

Reconnaître 
Le daguerréotype se présente comme une plaque métallique dans un boitier ou un écrin (pays anglo-saxons) ou un cadre pour accrochage (en France). L’image n’est vraiment visible que sous un certain angle selon lequel elle apparaît soit en négatif, soit en positif.

Daguerréotype dans son écrin
Daguerréotype dans son écrin

Conditions de prise de vue
L’exposition est très longue (3 à 30 minutes) car les premières chambres photographiques ne laissaient pas passer beaucoup de lumière. Le sujet doit être immobile pour éviter le bougé.

Format
Les différentes tailles de plaque : de la pleine plaque (16,5 cm x 21,5 cm) au seizième de plaque (5 cm x 6 cm).

Technique
Une plaque de cuivre est couverte d’une couche d’argent puis polie minutieusement comme un miroir.
Elle est ensuite sensibilisée en étant placée dans une boite close contenant de la fumée d’iode. De l’iodure d’argent se forme sur la couche argentée.
On l’installe la plaque dans l’appareil. Le temps de prise de vue va de plusieurs secondes à plusieurs minutes selon l’époque.
L’image obtenue est latente car aucune image n’est visible sur la plaque, il faut la révéler. On place le daguerréotype dans un récipient où les fumées de mercure produisent un mélange de mercure et d’argent aux endroits touchés par la lumière. Ce mélange va former l’image.
Puis l’image est fixée pour éviter qu’elle ne s’efface au frottement. Divers procédés sont alors utilisés.

Fixage et « couleurs »
Le procédé de fixage le plus efficace est « le fixage à l’or » (une solution de chlorure d’or). Les tonalités monochromes sont, dans ce cas, plus riches, plus chaudes et le contraste est nettement amélioré.
Il était fréquent qu’on ajoute des couleurs sur l’image obtenues à l’aide de pigments délayés dans l’eau ou de l’huile. Le coloriage ne doit pas être confondu avec la solarisation de l’image due à une surexposition, qui laisse des reflets bleutés.

Quel support pour le négatif ?
Le daguerréotype est un négatif et un positif à la fois.

Type d’appareil
La chambre photographique.

Occurrence sur le marché
Fréquent

Avant : les premiers procédés photographiques
1822-1824 : Nicéphore Nièpce travaille à fixer une image positive sur une plaque d’étain. Il nomme le procédé « héliographie« . La première photographie connue s’appelle « Point de vue du Gras »  et date de 1826. C’est une vue saisie depuis sa maison près de Chalon-sur-Saône en Bourgogne.
Vers 1832 : Nièpce peut-être avec Daguerre met au point le physautotype, dernière étape avant le daguerréotype.

Techniques suivantes
L’ambrotype, le ferrotype

Pérennité
Des photographes contemporains produisent actuellement des daguerréotypes.

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